Les choses à retenir : – David Gaider évoque son départ précipité de Bioware lié à EA. – Il souligne l’âge d’or de Bioware et son travail sur Baldur’s Gate 2. – Gaider critique la gestion des périodes de crunch chez Bioware. – Les changements d’organigramme chez EA ont impacté le développement des jeux. – Bioware a perdu son aura et ses talents au fil des années.
David Gaider évoque la dégringolade de Bioware
Ancien membre emblématique de Bioware, David Gaider a partagé ses réflexions lors d’une interview accordée à GamesRadar. Il y aborde, entre autres, son départ précipité du studio en raison d’un désaccord fondamental avec la direction d’Electronic Arts, un choix qu’il continue d’assumer sans réserve.
Dans un premier temps, il revient sur son arrivée au sein du studio à la fin des années 90, une période qu’il qualifie de véritable âge d’or. Son travail sur Baldur’s Gate 2 a particulièrement marqué les esprits : « C’était du D&D, ma spécialité. […] Honnêtement, je crois que j’ai écrit la moitié de BG2 moi-même. » Cependant, il reconnaît que la gloire ne suffit pas et admet que l’entreprise faisait face à des défis financiers importants. Les périodes de surcharge de travail étaient également trop fréquentes : « Cela faisait partie du travail ; personne à l’époque ne pensait que l’on pouvait remettre cela en question. »
L’arrivée d’Electronic Arts semblait prometteuse pour Bioware qui espérait continuer à bénéficier de sa réputation grandissante grâce au soutien financier. Toutefois, selon Gaider, les co-fondateurs Greg Zeschuk et Ray Muzyka avaient sous-estimé le changement inévitable que cette collaboration impliquerait : « C’était comme essayer pour un serpent de manger un éléphant. » Alors qu’au début tout semblait bien se passer avec Dragon Age Origins, les changements dans la direction chez EA ont rapidement bouleversé cette dynamique.
Gaider souligne comment Electronic Arts s’est mis en tête que les fans de RPG étaient surtout des passionnés isolés pouvant être séduits par n’importe quelle offre ; pour attirer un public plus large hors des cercles traditionnels. Cela a engendré l’introduction progressive d’éléments multijoueurs dans Dragon Age et Mass Effect ainsi qu’une augmentation des séquences d’action dès le deuxième épisode de ces franchises emblématiques. Malheureusement pour Bioware et ses fondateurs qui ont fini par quitter le navire résignés face à ce changement.
Les nouvelles orientations jugées trop axées sur l’action déplaisaient à Galder qui avait souvent exprimé son désaccord sans succès auprès des dirigeants. Finalement, les projets comme Anthem ainsi que la version initiale prévue pour Dragon Age 4 (un jeu-service) furent le coup fatal qui poussa Gaider vers la sortie : « Même si on m’avait proposé le poste de directeur créatif pour un Dragon Age en GAAS… ça aurait été pour moi le contrat du diable. »
Quelques années plus tard et malgré une tentative avortée visant à revenir aux sources avec Dragon Age dans une approche solo traditionnelle mais dépourvue des qualités narratives antérieures exceptionnelles , Bioware semble avoir perdu beaucoup : son prestige s’est estompé tandis que ses talents principaux se sont évanouis et ses ressources financières se sont amenuisées selon les derniers rapports diffusés par Jason Schreier et consorts. L’équipe restante fonctionne désormais en effectifs réduits dans l’espoir non avoué mais palpable d’offrir quelque chose digne du prochain Mass Effect. Bon courage à eux !
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